Carnet de route

néouvielle

Sortie :  ski de randonnée du 18/02/2023

Le 18/02/2023 par GUY GUIRAUDIE
Il est 9h quand nous arrivons au parking de Tournaboup, au pied du Tourmalet; Nous, c'est Philippe H, Jean, Aude, Nathalie, Philippe N, Alain, et ma pomme. Dans l'affluence et le balais incessant des voitures de skieurs qui se précipitent vers ces places de parking comme si leurs vies en dépendaient, nous nous préparons, les sacs gonflés d'autonomie et lourds d'affaires pour partir skis aux pieds dans le vallon dets Coubous, remonter ensuite la belle vallée d'Aygues-cluses et vite échapper à tout ce tumulte. La météo est au beau fixe, une habitude malheureuse en ce mois de Février qualifié de " plus sec jamais enregistré " par les organismes météorologiques. L'enneigement en altitude viendra corroborer le déficit mentionné dans les BERA. En progressant tranquillement parmi les sapins, force est de constater que le lieu a été, et est très fréquenté, que ce soit par les raquettistes, les skieurs de rando mais aussi les skieurs alpin qui profitent du hors piste favorisé par la proximité de la station. La chaleur vient nous surprendre de bonne heure, nous retirons des couches de vêtements et tartinons nos visages, repoussant les assauts agressifs des UV, rendus voraces par la réverbération de la neige. Nous serions en mai, il n'y aurait rien de surprenant, mais nous sommes seulement en Février, bon le 18 je vous l'accorde !! Plus haut, une fois sortis de la forêt nous obliquons à l'ouest vers Madamète, laissant de côté l'option initiale du col de Barèges. Au col de Madamète nous faisons notre pause casse-croûte et nous montons, délestés de nos sacs au sommet du pic éponyme. Sur ses flancs, le vent a façonné une multitude de vagues figées par le froid, heureusement ramollies aujourd'hui par la chaleur, qu'il nous est facile de " casser " en faisant la trace, ce qui est plutôt rassurant pour la descente ! Une vingtaine de minutes plus tard nous sommes au sommet, après avoir laissé les skis, arrêtés net dans notre progression par l'enchevêtrement de rochers nous privant de neige. La visite sera de courte durée, et après rechaussage nous descendons sur cette belle pente rendue scabreuse par les effets du vent, mais skiable grâce au ramollissement du manteau sous l'effet du soleil. Restée en bas à côté de nos sacs, Nathalie observe notre descente. Rapidement nous rejoignons le col, où Madame est ! Nous endossons nos sacs et filons à travers les sapins clairsemés vers le refuge d'Aubert, tout en gardant un maximum l'altitude pour optimiser la glisse et éviter quelques poussettes dans les cuvettes piégeuses. Sur la porte un panneau indique " ouvert ", c'est déjà ça ! Nous sommes les premiers ; prenant possession des lieux nous nous installons et profitons de l'ensoleillement pour faire sécher nos affaires mouillées par la neige et la transpiration. Peu de temps après arrivent trois jeunes en ski, qui partageront le refuge avec nous. L'instant thé arrive, nous mettons de l'eau à bouillir! La soirée se passe ainsi à palabrer et à échanger dans une bonne ambiance que tout le monde apprécie, devant une belle plâtrée de coquillettes assaisonnées de sauce tomate, parmesan et gruyère. Un repas qui nous aura bien requinqué, avant de rejoindre nos duvets que chacun reluquait du coin de l’œil, empressé de se mettre au chaud en position horizontale, pour vite sombrer dans les BERA de Morphée. 6H30 du mat et quelques rêves plus tard tout le monde se lève. L'eau frémit sous l'assaut du réchaud qui carbure, les déjeuners sont ingurgités, les duvets roulés, les couvertures pliées, les sacs refait et bouclés et nous repartons skis aux pieds, après un dernier coup d’œil dans le refuge en laissant au trois jeunes le soin de bien verrouiller la porte derrière eux. Les premiers rais de soleil lèchent déjà les cimes qu'ils colorent d'orange, le ciel rosi nous accompagne pendant les premières conversions. La neige est regelée et dure, l'ascension est régulière, bientôt nous ressentons la chaleur du soleil dont les rayons inondent maintenant parfaitement le massif. Nos pieds et nos jambes sont occupés à cadencer le rythme de nos skis tandis que nos yeux photographient ces horizons spectaculaires, inlassablement. Nous passons la crête de Barri Aubert, passage toujours délicat attendu avec appréhension, qui débouche sur le versant Nord au dessus d'une barre rocheuse surplombant le lac. Si l'endroit peu paraître dangereux il demeure sécurisé par une neige maintenant bien stabilisée. Nous remontons ensuite une succession de larges talwegs baignés d'un soleil généreux qui humidifie la neige, et nous pousse à ranger nos vestes dans les sacs. Palim, palam, nous continuons notre progression, chacun pensant au sommet approchant, mais surtout en silence gardant l'énergie pour la mécanique du corps. Bientôt la dernière pente nous domine, d'habitude bien chargée en neige elle laisse apparaître les rochers de façon alarmante; dire qu'il y avait un glacier ici !! Le cheminement reste évident quand même, et la place sera suffisante pour les virages de la descente, mais bon, quand même il manque beaucoup de neige et je ne peux m’empêcher de penser qu'il y a quelques années, ça se descendait direct, pleine pente !!! Arrivés au col, nous troquons nos spatules contre les crampons pour finir à pied, piolet en main et gravir la dernière partie qui, finissant par un dédale rocheux, sur lequel nos pointes alu crissent, nous mène au sommet du Néouvielle à 3091 mètres. Congratulations, sourires, certains et certaines sont au sommet pour la première fois, et moi je ne me lasse pas de ce pic à l'allure de cathédrale, d'où un 360 permet de visualiser d'autres grands sommets de la chaîne montagneuse, que nous cherchons à repérer et à nommer. Ceci fait, ainsi que la photo souvenir, nous entamons la descente par la voie dite normale, ici Philippe H, co-encadrant, donnera les consignes de cramponnage en descente, comme il l'avait fait plus tôt pour l'utilisation du piolet à la montée. Ces petits rappels pouvant paraître rébarbatifs, ils n'en demeurent pas moins indispensables. La descente assez " expo " nécessite toute notre attention, et les rappels fait tantôt trouvent ici toute leur légitimité, notamment celui mettant en garde sur le risque de chute dû à l'entrâvement par les crampons. Revenus au col, nous faisons notre pause repas, tandis qu'un jeune couple continu sa progression vers le sommet. Une fois le repas avalé, les peaux rangées et le mode descente armé, nous partons dans la pente sur une neige sculptée par les vents en slalomant entre les rochers. Nous glissons maintenant dans un large vallon où la neige chauffée par le soleil nous permet de tracer de grandes courbes, pour le plus grand plaisir de Jean qui profite de la bonne portance de ses " pelles-à-tarte" ! Nous zigzaguons de vallons en talwegs pour arriver au point où il faudra garder la courbe de niveau pour rejoindre la Hourquette d'Aubert sans trop de poussette, le déchaussage sera inévitable pour remonter les 30 mètres restant. Là, le manque de neige nous oblige à descendre à pied, sur une cinquantaine de mètres, par le GR afin de rechausser les skis et rejoindre par une pente soutenue, le vallon plus bas qui nous mène au col dets Coubous. La neige est bonne, de qualité printanière, onctueuse et facile à skier, piégeuse tout de même dès que l'exposition au soleil change. Au lac dets Coubous, auréolé de turquoise, nous commençons à ressentir la proximité de la station, déjà les promeneurs se font plus nombreux. Le goulet sous le col est en condition, la neige dure, restée au froid, plein Nord, est bien mordante, toute la descente est ultra tracée, nous rejoignons rapidement le petit pont, jonction avec le vallon d'Aygues-cluses emprunté la veille, la boucle est bouclée ! Plus qu'à rejoindre la voiture sur le parking bondé, se changer, charger judicieusement nos affaires et se retrouver plus bas, à Luz, devant une bonne bière pour partager un dernier moment face à l'Ardiden imposant, et à imaginer déjà les prochaines randos, celle-ci à peine finie.


 


 

 

 


 


 

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