Carnet de route

PRADA ET LAUBERE

Le 14/02/2025 par GUIRAUDIE GUY

Prada et Laubère,

La météo nous a bien gâtée pour cette première sortie dans les Pyrénées, il était temps me direz-vous ! A notre réveil, au travers des fenêtres du château (!) dix bons centimètres de neige recouvrent les habitations, et les forêts alentours ont recouvré leur manteau d'hiver, enfin me direz-vous là aussi !!! A 800 m d'altitude, hum, ça laisse augurer, ou redouter, ce qui est tombé plus haut! La montée au village de Aulon sera scabreuse, comme la vie : parsemée d'embûches ça et là ! La manip des chaînes fût obligatoire avec le brain-storming que cela nécessite pour se rappeler dans quel sens ça se monte, p**** de b*****!!! rupture de ces mêmes chaînes, quand je veux manœuvrer pour me remettre dans l'axe, et reculer jusqu'au bas de la côte afin de laisser passer l'imposant raptor (gros pick-up, au 15 litres au cent qui orna les rond-points pendant les « gilets jaunes » pour s'insurger contre le gas-oil à 1€40!!). En bas Philippe Heinrich est bloqué et décide de redescendre au gîte avec Philippe N et Nathalie pour récupérer la voiture de cette dernière, elle pourvue de chaîne ( je parle de la voiture ). Pendant ce temps, à l'aide d'un vieux cerflex et du petit mousquif du DVA(!!) je pétasse la chaîne cassée, faudra que ça tienne. Et ça tiendra ! Finalement nous arrivons à bon port et sans égratignures sur les carrosseries; c'est une carte postale qui nous accueille, la neige est là, bien là, avec une épaisseur de cinéma. La deuxième voiture nous rejoint et tout le monde se prépare. Skieurs de randonnée Aulon-cours que nous sommes, nous effectuons, le très justifié aujourd'hui, test de DVA, puis toutes spatules devant, au milieu des maisons, nous empruntons le chemin d'été qui mène, en balcon, aux Granges de Lurges, c'est plutôt rare de passer par là skis aux pieds. L'ambiance est molletonnée, tous les bruits sont étouffés par l'épaisseur de neige, seule nos tenues multicolores se détachent de ce fond noir et blanc, tel un film ancien colorisé. Le groupe : Philippe Heinrich, Aude, Philippe N (de Cahors), Guillaume, Jean-Pierre le Cerdan (rien à voir avec Marcel), Nathalie la Bayonnaise (rien à voir avec la sauce) et moi-même, avançons tranquillement mais sûrement grâce à une trace déjà faite (merciiiiii!) qui nous épargne bien des efforts. Au lieu-dit Lurges, les granges sont toujours là, restaurées et lovées dans leur écrin meringué. Petite halte pour tout le monde, photos, barres, pipi, tout y passe ! Suite à une longue remontée traversante, en parti boisée, nous approchons lentement du passage le plus délicat de ce vallon. Il s'agit d'un resserrement un peu raide qui déverse sur le torrent et se trouve surplombé par un cône d'avalanche. En général, on se garde d'y aller après de grosses chutes de neiges ( mais chut ! ), attendant les lurges, euh, les purges naturelles. Une ancienne coulée se dessine en relief sous la neige fraîche, c'est bien stable, mais par prudence, je demande un intervalle d'une cinquantaine de mètres entre chaque skieurs, ce que chacun respecte (un crouadibeul!). Un couple de jeune est loin devant et c'est à eux, à lui, que nous devons cette belle trace. La neige est profonde et devient «bottante» avec le soleil qui vient la réchauffer. Plus haut, vers 2000m nous arrivons à la cabane d'Oleïl, d'Ouloueï, d'always, d'A.U.L.O.U.E.I.L.H , prononcer ôloué, nous expliquera la gérante Bretonne du gîte (!). Ici halte casse-croûte, et re-fartage des peaux car maintenant ça botte grave. Les jeunes sont là à se restaurer, aussi nous en profitons pour les remercier et leur prêter un bout de fard, car pour eux ça colle également. Il neigeote, les sommets sont pris dans les nuages, bon on savait qu'à la mi-journée la météo virerait au mauvais, mais on a beau savoir on espère toujours un peu ! Nous continuons quand même, sans vraiment trop d'espoir d'arrivée au sommet. Guillaume nous annonce qu'il reste là, fatigué il préfère garder le jus pour la descente et méditer à l'organisation de sa journée du lendemain (!). Nous faisons le yoyo avec un autre groupe qui, comme les deux traceurs, décide de ne pas continuer plus haut. Nous sommes désormais seuls devant. Aude se colle à la trace tandis que la neige se colle à nos peaux. Vu l'ampleur de la tache, pas d'autre solution que de dégainer notre arme de destruction massive, Jean-Pierre, Dameur de Cerdagne, venu montrer ses spatules acérées aux montagnes des Hautes-Pyrénées ! Lui il va droit dans la pente, les conversions : une perte de temps. Je dois lui rappeler qu'on est derrière, ouf la trace prend un peu d'inclinaison, ça repose les gambettes, le dénivelé avoisinant les quinze cents mètres commence à congestionner les cuissots (pas pour tout le monde on dirait!). Philippe (celui de Cahors, qui a amené du vin, bio), lui aussi sur la fatigue, normal pour une première de la saison, nous lâche pour nous attendre à l'abri d'un rocher. Nous sommes maintenant cinq à continuer. Au dernier col, à 2500m d'altitude, le temps se gâte et le vent est présent, le froid avec. Vu l'heure, la météo, le temps imparti pour redescendre, force est de constater que le sommet n'est pas pour aujourd'hui malgré sa proximité. Manip pour le mode descente, dans ce froid inconfortable qui contraste avec la douceur ressentie plus bas, la dextérité se fait plus tatillonne, j'en chope l'onglet. Premiers virages, pas si mal, mais le jour blanc rend le ski imprécis, hésitant avec le manque de repères, sans compter le risque de racler un caillou, un rocher (appelé « requin » dans notre jargon), que la nouvelle neige aurait juste recouvert. Nous rejoignons Philippe à son rocher, j'en profite pour mettre mon masque. Ensuite, c'est au tour de Guillaume d'être récupéré. Cette neige poudreuse le matin, s'est transformée, est devenue plus lourde et collante, imposant de grosses variations de glisse, difficile de lâcher les watts, et quand on peut, l'élan est compliqué à prendre ou à garder. De ce fait je crie en direction de la cabane, pour que le split-boardeur nous rejoigne, nous garderons ainsi une courbe de niveau descendante en évitant le replat de la cabane, qui nous imposerait une fastidieuse poussette (rien à voir avec... ). Plus qu'à passer le verrou, où les rochers affleurants demandent une vigilance particulière, surtout pour ceux qui ont des skis neufs ! Puis passer la vieille coulée scabreuse, puis déchausser plus bas pour rejoindre à pied le chemin où la neige du matin a désormais fondue, simple feu de paille, et arriver au vaste champ de neige qui nous ramènera à la route, juste en dessous Lurges. Une fois rejoint, skis sur le dos, le petit hameau, nous nous laissons glisser sur le sentier emprunté le matin même et revenir à Aulon récupérer les voitures. Les chaînes laissées sur les roues ne sont plus nécessaires, la douceur du jour a fait fondre ce qui restait de neige sur la route. Le retour au château est maintenant une formalité, la douche et la bière une nécessité, le match de rugby une gourmandise. Un débriefing se fera en fin de repas, petite prise de parole où chacun peut donner ses impressions, bonnes ou mauvaises, sur le déroulement de la journée.

Le lendemain, après nous être affranchi de notre dette auprès du gîte, départ pour Ens (rien à voir avec le ketchup!) pour y gravir le sempiternel Cap de Laubère, petit sommet débonnaire (rien à voir avec Sandrine !) mais toujours aussi esthétique (rien à voir avec les chiens !), agréable à faire, et c'est une valeur sûre dans le coin quand l'enneigement est conséquent. Guillaume, lui, a jeté son dévolu (rien à voir... bon j’arrête!) sur les termes de Saint-Lary pour une activité indoor plus aquatique ! Nous ne sommes pas les seuls à avoir eu l'idée du coin, les places en bord de route sont chères. Test DVA fait, tous les paramètres sont au vert pour démarrer. Le ciel est couvert, comme hier la météo est pessimiste avec une fenêtre optimiste jusqu'à la mi-jounée. Ici aussi la trace, profonde, est faite et c'est tant mieux. L'ambiance est belle et calme, nous glissons avec le son feutré de nos peaux contre la neige pour seule musique d'accompagnement, au gré des pentes. L'enneigement est bon, mais en basse altitude il n'y a pas de sous-couche, c'est à la descente que cela pourra poser problème. Après un long cheminement un large vallon s'ouvre à nous avec en point de mire la petite pointe de Laubère, but final de la rando. A midi nous sommes tous blottis en haut de ce petit soum et, vu le monde qui arrive, nous préférons descendre et trouver plus bas un endroit plus intime pour casser la croûte. Hulahup, barbatruc ! Après la séance shooting, nous voilà tous transformés en skieurs de descente ! La neige aussi c'est transformée, plaisante à skier sur la partie haute, elle devient plus lourde à déjauger plus bas, c'est une constante recherche d'équilibre d'avant en arrière, qui peut d'ailleurs se lire par les rictus affichés sur les visages. On va pas se plaindre, plaisir il y a ! Plus bas, nous trouvons l'endroit propice au pique-nique sur un promontoire, qui sera un parfait point de départ pour basculer nord-est, ce sur une neige vierge de traces ! Le cas'dalle est le bienvenu, il est 13h, il fait faim, depuis notre affût la vue est tellement belle, en plus y a du chocolat (merciiii Aude!). Après ce repas frugal, petite godille dans la poudre en ce versant nord, pour rejoindre la partie basse. Le secteur avalancheux signalé par un panneau est franchi, en évitant les dégâts dans ce chaos rocheux, heureusement re-comblé par la neige fraîche de la veille, et ensuite arriver à une large combe de neige qui nous ramène au village en quelques courbes. Rendus aux voitures, distribution de pâtes de fruit par Philippe H, représentant d'Andros, le sponsor de la sortie (ça c'est fort de fruits!). Les blagues fusent, les rires aussi, rdv est donné, après récupération de Guillaume, chez Charlotte à Guchen, un bar accueillant tenu par...Cathy ! Dernier bon moment passé ensemble autour d'une boisson chaude ou fraîche, c'est selon, avant de prendre la route d'escampette, et, la tête pleine de belles choses, se dire en son fort intérieur « vivement la prochaine »...

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